3 - Remplacement d'une seule dent manquante
(remplacement unitaire)
Le problème posé par la perte d'une dent est particulier. Les patients, attentifs à leur aspect physique, envisagent de la remplacer, mais l'évolution et le déplacement naturel des autres dents rendent cette opération particulièrement délicate. Si rien n'est fait, il y a un risque d'égression des dents antagonistes
("déchaussement") et d'une version ("inclinaison") des dents adjacentes dans l'espace laissé vacant.
Heureusement, plusieurs options prothétiques se présentent au patient, parmi lesquelles il peut choisir.
Ce sont le bridge conventionnel, le bridge collé, la prothèse adjointe partielle ou la couronne implanto-portée. Chaque option présente des avan¬tages et des inconvénients que nous allons détailler.
• Option 1 : Le bridge conventionnel
Les dents bordant l'édentement sont préparées et taillées. Un bridge métallique ou céramo-métallique
de trois éléments ou plus est alors scellé sur ces dents piliers.
L’inconvénient de cette option est le risque de lésions carieuses et d'atteinte pulpaire des dents piliers.
Il existe également un risque pour les tissus gingivaux et l'os péri-dentaire susceptibles de provoquer
des problèmes parodontaux. Les bridges peuvent toujours se desceller, voire se fracturer.
L'entretien quotidien de certains peut s'avérer difficile. Les difficultés d'ordre esthétique ne sont pas négligeables car l'objectif à atteindre est que ce bridge s'intègre aux autres dents, ce qui souvent
est un véritable défi. Un bridge ne peut s'envisager si la structure dentaire ou les tissus de soutien
sont inaptes à le supporter.
Ce traitement est cependant classique. Le coût et le résultat en sont prévisibles.
Un bridge remplace la dent absente, stabilise l'occlusion et évite le déplacement des dents antagonistes.
• Option 2 : Le bridge collé
Le bridge collé, en métal et en céramique, remplace la dent absente. Il est collé sur les faces palatines
des dents bordant l'édentement. Comme un bridge conventionnel, un bridge collé est fixe :
il ne peut être déposé. Les préparations des dents piliers sont moins importantes que celles des dents piliers des bridges conventionnels. Le bridge collé remplace la dent, stabilise l'occlusion et évite
l'égression des dents antagonistes.
Le traitement est très court mais présente, entre autres inconvénients, un risque de décollement.
Il y a aussi un risque de sensibilité dentaire au niveau des piliers ou de fracture de la restauration.
La durée d'une telle prothèse est également variable. Il arrive que le métal soit visible par transparence
et compromette le résultat esthétique. Parfois, une hygiène difficile à mettre en oeuvre est à l'origine
d'une inflammation gingivale.
Cette option est cependant le traitement de choix pour les jeunes patients et certains praticiens
la considèrent comme une prothèse transitoire jusqu'à l'âge adulte. Alors, une prothèse plus définitive
est envisagée.
• Option 3 : La prothèse adjointe partielle
En métal et résine acrylique, une dent préfabriquée y est attachée. L'inconvénient de cette prothèse
est qu'elle met en danger les dents voisines, avec le risque de caries au niveau des crochets de rétention de la prothèse et de problèmes gingivaux. Certains patients ont du mal à s'habituer à ce type de prothèse. Ils sont gênés pour parler ou mastiquer et reprochent à cette prothèse son volume.
Dans certains cas, il est nécessaire de couronner ou de retoucher la morpho¬logie des dents porteuses
de crochets pour pouvoir insérer et retirer la prothèse. Parfois, ces crochets sont visibles lorsque le
patient sourit. Si on reproche quelquefois à la prothèse adjointe partielle son manque de confort,
elle a cependant l'avantage d'être moins coûteuse, plus rapide à fabriquer et de remplacer à la fois la dent absente et les tissus gingivaux. De plus, elle est évolutive.
• Option 4 : La couronne implanto-portée
La couronne implanto-portée est un élément prothétique remplaçant une dent et fixé sur un implant.
L’avantage de cette technique est qu'elle exclut toute préparation ou modification des dents bordant l'édentement. Les espaces interdentaires sont acces¬sibles à l'hygiène. De récentes études ont montré
que la mise en place d'un implant s'accompagnait du maintien de l'os environnant.
Le praticien peut démonter la restauration pour la réparer ou la modifier, si nécessaire.
Toutefois, les vis peuvent se desserrer, la restauration se fracturer et l'implant se mobiliser. De plus,
la couronne implanto-portée ne remplace pas les tissus inter dentaires disparus et occasionnellement
se descelle ou se dévisse. Il faut noter cependant, que des études cliniques montrent que 90 % des implants mis en place depuis plus de 25 ans sont toujours en fonction aujourd'hui (Brånemark). Des restaurations implanto-portées unitaires, placées depuis 1984, présentent des taux de succès analogues.